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Mesure de forme : comprendre les problèmes les plus fréquents

| Équipe marketing

À bien des égards, la forme est une caractéristique relativement facile à déterminer : une fois la mesure effectuée, les données sont filtrées pour établir les résultats. Il s’agit d'une mesure fondamentale, essentielle pour de nombreux processus de fabrication. Cependant, certaines opérations sont souvent effectuées de manière incorrecte. Nous allons examiner dans cet article les erreurs les plus couramment commises et rappeler les fondements de la mesure de forme.

Au minimum, une mesure de forme nĂ©cessite un palpeur et un bras de palpage muni d'un Ă©lĂ©ment de palpage. Celui-ci se dĂ©place le long d'un chemin circulaire ou linĂ©aire pour recueillir des donnĂ©es grâce aux mouvements du palpeur par rapport Ă  la gĂ©omĂ©trie idĂ©ale. L’utilisateur a une bonne vue d’ensemble de l’analyse : une fois les points de donnĂ©es mesurĂ©s filtrĂ©s, des calculs mathĂ©matiques sont effectuĂ©s pour dĂ©terminer les rĂ©sultats. Bien qu’il s’agisse d'une mesure fondamentale Ă  la base de nombreux processus de fabrication, certaines Ă©tapes sont souvent effectuĂ©es de manière incorrecte. Des erreurs apparaissent frĂ©quemment lors du choix du filtre et de l’élĂ©ment de palpage.

Utilisation d'un filtre inadapté
50 UPR est la valeur par dĂ©faut traditionnellement utilisĂ©e pour les mesures de circularitĂ©. MĂŞme s'il convient Ă  nombreuses applications, ce filtre n’est pas toujours adaptĂ©.  La nouvelle norme ISO 1101:2017-09  permet de spĂ©cifier un rĂ©glage de filtre adaptĂ©, directement avec chaque tolĂ©rancement de forme, sur le dessin . On continue nĂ©anmoins Ă  considĂ©rer que le choix du filtre doit se conformer Ă  la mesure Ă  effectuer. Il est de la responsabilitĂ© des Ă©quipes de conception, de planification et de gestion de la qualitĂ© de dĂ©finir les rĂ©glages du filtre en fonction des exigences, de les fixer dans des normes internes et de les imposer Ă  tous les fournisseurs internes et externes.

En rĂ©alitĂ©, la mesure de forme est un processus visant Ă  mesurer les Ă©carts de forme. Bien qu’elle soit gĂ©nĂ©ralement effectuĂ©e dans des laboratoires climatisĂ©s par des spĂ©cialistes hautement qualifiĂ©s, elle est aujourd’hui souvent rĂ©alisĂ©e directement Ă  la production par des techniciens chargĂ©s d’un large spectre de tâches. Qu’il s’agisse de mesures de formes ou de rugositĂ©, la mĂ©thode est fondamentalement la mĂŞme. Ă€ chaque mesure de surface, on se base gĂ©nĂ©ralement sur un grand nombre de points de palpage pour reprĂ©senter l’intĂ©gralitĂ© de la surface. Ces points sont ensuite filtrĂ©s, afin que l’on puisse uniquement disposer des donnĂ©es souhaitĂ©es. Par exemple, lors d'un contrĂ´le de rugositĂ©, les donnĂ©es de faible longueur d'onde sont conservĂ©es pour l’analyse, tandis que les donnĂ©es relevant de la forme sont supprimĂ©es en raison de leur inutilitĂ©. En revanche, dans une mesure de forme, les donnĂ©es de faible longueur d'onde ne sont pas prises en compte, afin que les donnĂ©es dont la longueur est Ă©levĂ©e, reprĂ©sentant la forme, puissent ĂŞtre mesurĂ©es. C’est Ă  ce premier stade que des erreurs peuvent se glisser : les subtilitĂ©s du filtrage n’étant pas systĂ©matiquement comprises, l’utilisateur est susceptible de sĂ©lectionner des filtres non adaptĂ©s.

Pour de nombreux techniciens, le choix des filtres est assez dĂ©routant. Par exemple, en ce qui concerne la mesure de la rugositĂ© de surface et l’unitĂ©, il s’agit de choisir entre les millimètres ou les pouces. Si le filtre est rĂ©glĂ© sur 0,8 mm, cela signifie gĂ©nĂ©ralement que les Ă©carts infĂ©rieurs Ă  0,8 mm sont acceptĂ©s pour la rugositĂ©. Au contraire, un Ă©cart supĂ©rieur Ă  0,8 mm est considĂ©rĂ© comme un dĂ©faut de surface.

En revanche, les filtres de forme pour les mesures de circularitĂ© sont souvent  donnĂ©s comme une amplitude angulaire – et non comme une longueur ou un espacement. Pour dĂ©router encore plus les techniciens, l’indication figurant dans les spĂ©cifications n’est pas directement exprimĂ©e en degrĂ©s, mais dans une unitĂ© appelĂ©e « ondulations par rĂ©volution Â» ou UPR en anglais (undulations per revolution). De nombreux opĂ©rateurs choisissent 50 UPR comme valeur par dĂ©faut. Cela signifie que la longueur du filtre s'Ă©lève Ă  1/50 de cercle – soit  7,2 degrĂ©s.

Prendre en compte le diamètre des pièces pour le choix des filtres
Cependant, la longueur de l’arc, qui correspond Ă  7,2 degrĂ©s sur la surface d’un objet rond, varie avec le diamètre (d) de l’objet. Une formule simple pour la circonfĂ©rence d'un cylindre est : Ď€ * d. Un cylindre de 4 mm de diamètre aurait donc une circonfĂ©rence de 12,57 mm – et donc, 7,2 degrĂ©s correspondraient Ă  une longueur d'arc mesurant 0,25 mm sur la surface. S'il s’agit en revanche d'un cylindre de 20 mm de diamètre, celui-ci aurait une circonfĂ©rence de 62,83 mm et les 7,2 degrĂ©s correspondraient Ă  une longueur d’arc de 1,26 mm. Par consĂ©quent, si ce filtre de 50 UPR est conservĂ© sur l’appareil de mesure, dans le cas de cette pièce de diamètre plus Ă©levĂ©, ce sont des Ă©carts cinq fois plus importants qui sont pris en compte comme limite entre les caractĂ©ristiques de forme et de rugositĂ©. Sur presque tous les appareils de mesure, on modifie le rĂ©glage des filtres en cliquant simplement sur un bouton dans le logiciel â€” cependant, de nombreux techniciens ne connaissent pas la signification de l’unitĂ© UPR et ne modifie donc pas le rĂ©glage.

Le contraire est aussi parfois vrai : s’ils n’ont pas conscience de l’importance dĂ©cisive du rĂ©glage des filtres , c’est-Ă -dire les donnĂ©es rejetĂ©es par le filtre et celles qui sont conservĂ©es pour l’analyse, les techniciens pourraient ĂŞtre tentĂ©s de sĂ©lectionner un autre paramĂ©trage. Une valeur diffĂ©rente modifierait toutefois les rĂ©sultats et entraĂ®nerait un rĂ©sultat qui a certes « meilleure allure Â», mais qui n’est pas vraiment correct pour la taille de la pièce Ă  contrĂ´ler. Le principe est de rĂ©gler le filtre correctement par rapport Ă  l’objet Ă  mesurer.

Taille erronée de l’élément de palpage
Une autre erreur très répandue consiste à s'appuyer sur une seule taille d'élément de palpage pour la mesure de toutes les pièces, sans tenir compte des dimensions de la pièce à contrôler. En effet, la bille de l’élément de palpage constitue elle-même un filtre mécanique, qui doit être choisi en fonction des dimensions de la pièce et du nombre maximal mesurable d’ondulations par rotation.

En prenant l’exemple d’une petite pièce de diamètre 4 mm, on peut clairement reprĂ©senter le problème : si la surface est contrĂ´lĂ©e avec un palpeur dont l'Ă©lĂ©ment de palpage est trop important, celui-ci ne peut pas Ă©pouser parfaitement les creux et les bosses de la surface. Si l'on utilise des Ă©lĂ©ments de palpage qui se rapprochent du diamètre de la pièce, il sera très difficile d’effectuer une bonne analyse de la surface. Dans ce cas, l’utilisation de cet Ă©lĂ©ment de palpage crĂ©e un filtrage mĂ©canique – bien avant d'appliquer un filtrage mathĂ©matique. La directive VDI/VDE 2631, partie 3, fournit des instructions Ă  l’utilisateur pour la sĂ©lection du bon Ă©lĂ©ment de palpage Ă  partir des rĂ©glages UPR, de la profondeur d’ondulation maximale Ă  attendre et du diamètre de la pièce.

Conclusion
Bien que la mesure de forme soit l’une des tâches essentielles pour le suivi de nombreux processus de fabrication, de nombreux utilisateurs commettent des erreurs dans ce domaine, qui peuvent avoir des rĂ©percussions aussi bien sur la qualitĂ© des mesures que sur la qualitĂ© globale du produit final. En respectant certaines Ă©tapes fondamentales, comme l’utilisation de filtres adaptĂ©s Ă  la situation et la  dĂ©termination de donnĂ©es correctes pour l'application concernĂ©e, il est possible d’obtenir des rĂ©sultats d'une grande prĂ©cision. L'utilisation d’accessoires adaptĂ©s, comme  des billes de palpage choisies pour l’application, permet Ă  l’utilisateur d'atteindre une qualitĂ© de donnĂ©es amĂ©liorĂ©e, et ainsi une meilleure qualitĂ© des pièces.

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